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Comment PSA place l’innovation au coeur de sa R&D

PSA a créé une direction dédiée à l’innovation et développe des partenariats à l’extérieur pour détecter les futurs besoins des conducteurs.

« Chez PSA, l’innovation est au coeur de la R&D », affirme Anne Laliron, Responsable de la stratégie innovation chez PSA Peugeot Citroën. Preuve en est, la création, au sein du constructeur automobile français, de la Direction de la Recherche et Innovation et des technologies Avancées (DRIA), qui dépend de la Direction R&D du groupe. « Avoir une direction focalisée uniquement sur l’innovation permet d’assurer cette activité, et de faire en sorte qu’elle ne soit pas happée par des projets de développement », explique Anne Laliron.

Un vocabulaire issu de l’aéronautique

Pour avancer sur les différents projets d’innovation, PSA a adopté l’échelle TRL (Technology Readiness Level). Venu de l’aéronautique, et de plus en plus employé dans le secteur automobile, ce terme désigne un système de mesure employé pour évaluer le niveau de maturité d’une technologie, avant d’intégrer celle-ci dans un système. Chez PSA, les TRL 1 à 3 correspondent à la phase scientifique d’un projet, les TRL 4 et 5 à la phase de validation. La DRIA traite ainsi les TRL 1 à 6, de la création à la validation d’une innovation. Ensuite, d’autres services prennent le relais pour l’applicatif et le développement de l’innovation, jusqu’à la TRL 9, où l’innovation est finalement embarquée sur le véhicule.

L’innovation chez PSA est structurée autour de trois grands axes, détaille Anne Laliron : « la connectivité et les systèmes d’aide à la conduite (ADAS), les technologies propres (« clean technologies »), pour réduire l’empreinte environnementale du véhicule, et l’attractivité, afin d’apporter des nouveautés pour les trois marques du groupe PSA, Peugeot, Citroën et DS, par rapport à la concurrence ou entre les marques entre elles ». Pour cela, le groupe automobile doit être à l’écoute de ses clients.

Des études pour détecter la mobilité du futur

Quand il ne teste pas ses innovations auprès de ces derniers, en phases TRL 4, 5 ou 6 d’un projet, PSA fait appel à sa direction en charge des études prospectives, qui relève des données sociétales, technologiques, d’urbanisation ou de règlementation autour du monde. « Cela nous permet d’avoir une vision de la mobilité dans le futur, et d’identifier des besoins pour les décliner ensuite en innovations », explique Anne Laliron.

Alors que l’innovation dans l’industrie automobile est restée incrémentale pendant des années, avec des avancées pas à pas, en mode « techno push », on est aujourd’hui passé à un fonctionnement en mode « market push », où l’on analyse comment évolue le marché et les concurrents, et « customer oriented », où l’on écoute la voix du client afin d’anticiper ses futurs besoins. Car une innovation non adaptée aux besoins des consommateurs aura peu de chances de rencontrer le succès.

S’ouvrir sur l’extérieur pour faire émerger les idées

Pour imaginer les siennes, PSA se projette à horizon 2025/2030. Pour Anne Laliron, « Il faut s’approprier les nouveaux cas d’usage de nos clients, pour imaginer leurs nouveaux modes de mobilité. Ce n’est plus forcément la voiture, plus aujourd’hui uniquement synonyme de propriété, mais aussi de partage, de location… L’objet véhicule évolue et notre offre également ». L’arrivée des véhicules autonomes et connectés est prévue dès 2020, avec des fonctionnalités de plus en plus évoluées. Dès 2018, PSA proposera des véhicules avec un premier niveau d’automatisation. « Cela sera une vraie rupture pour nos clients en termes de service et d’utilisation. Le véhicule autonome, où le conducteur adopte un rôle de superviseur, va générer un changement important dans notre appropriation de la conduite. Nous allons devoir par exemple proposer, pendant ces phases de conduite assistée, un nouveau contenu, comme du divertissement ». De son côté, le véhicule autonome aura l’avantage d’être plus sûr qu’un humain, grâce à ses nombreux capteurs, tout en offrant un nouveau confort de conduite, notamment en cas de trafic dense ou de bouchon.

Pour détecter d’autres innovations, PSA s’appuie sur ses ressources internes mais aussi sur ses réseaux extérieurs, qu’elle développe de plus en plus au sein du programme « Open Innovation ». Le constructeur automobile noue ainsi des partenariats avec des startups, « des PME avec lesquelles nous n’avons pas forcément l’habitude de travailler, et qui nous apportent leur agilité et leur vision des choses différente de la nôtre ». PSA co-crée également avec ses fournisseurs stratégiques, où se développe une relation de partenaires plus que de simple client/fournisseur. Enfin, le groupe noue des accords privilégiés avec des universités et des laboratoires, et développe son réseau d’ « open labs » pour faire émerger de nouvelles idées. En interne, PSA challenge également ses collaborateurs, une manière efficace d’impliquer le personnel et de susciter la créativité au sein des équipes. Sans oublier les internautes, qui peuvent proposer leur innovation via un formulaire directement sur le site web du constructeur automobile.

Author : Xavier FOUCAUD pour visionmarketing.e-marketing.fr