Revue de presse » *** Start-up : place aux champions de « l’impact »

*** Start-up : place aux champions de « l’impact »

Le gouvernement se mobilise pour faire émerger des leaders technologiques en France sur des critères de levées de fonds et de croissance. Avec le risque d’oublier la nouvelle génération d’entrepreneurs qui placent leur engagement pour la société au cœur du modèle économique de leur start-up.

Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique, a clôturé vendredi l’appel à projets « French Tech 120 » . Lancé en septembre par le président de la République et le Premier ministre, ce programme a vocation à offrir un accompagnement annoncé comme « sans précédent » aux 120 jeunes pousses les plus prometteuses de France. Un appel à projet auquel Phénix , start-up qui aide les grandes entreprises à gérer leurs invendus, a répondu en déposant un dossier de candidature.

 

  … Ceci est un article de pour Les Echos

 

Le gouvernement se mobilise donc pour faire émerger des leaders technologiques partout sur le territoire. C’est bien. Mais la grille de sélection se résume essentiellement à deux critères : avoir levé plus de 20 millions d’euros ou générer une croissance annuelle supérieure à 50 %. C’est regrettable.

Ces deux critères ont certes le mérite d’objectiver la sélection. Mais ils paraissent aussi à bien des égards dépassés, l’hypercroissance ayant probablement le même avenir que la surconsommation, en ces jours de Black Friday bashing .

 

Place au momentum de « l’impact »

D’autant que l’écosystème bouge et se mobilise vers ce qui s’annonce comme la prochaine révolution du capitalisme. Après la folie des années start-up, place au momentum de « l’impact », ouvrant la voie à cette nouvelle génération d’entrepreneurs plaçant leur engagement, leur raison d’être et une mission forte au coeur du modèle économique de leur structure. La prise de conscience du fait qu’un autre modèle de croissance émerge devient progressivement globale. Et tous les acteurs du secteur s’y mettent.

A commencer par le mouvement France Eco Sociale Tech (FEST) , réseau pionnier fédérant l’ensemble des entrepreneurs, investisseurs et financeurs de la tendance « Tech For Good ».

Le think tank de référence des entrepreneurs de la tech en hypercroissance « The Galion Project » en a également fait son cheval de bataille pour 2019. Il dévoilera mercredi matin dans les locaux de BlaBlaCar un outil proposant une série de solutions à mettre en oeuvre pour initier une transition.

 

Les initiatives « low tech » du gouvernement

L’association France Digitale , qui réunit les entrepreneurs et investisseurs français du numérique, s’y met aussi en lançant notamment un track « Impact », un outil de mesure d’impact. Les investisseurs rejoignent eux aussi le mouvement. De nombreux fonds dits d’« impact investing » émergent et réunissent des montants conséquents pour financer cette transition et, selon la même tendance, donner du sens à leur argent.

Le gouvernement est aussi à l’origine d’initiatives, notamment sous la houlette du Haut-commissaire à l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) Christophe Itier, comme « Le French Impact », « 10 % pour tout changer » ou encore « Pact For Impact », des bannières regroupant des acteurs de l’innovation sociale et environnementale. Mais ces initiatives concernent plutôt l’innovation traditionnelle et relativement « low tech », et impliquent assez peu le monde digital.

Réconcilier innovation technologique, croissance raisonnée et impact positif devrait pourtant constituer une belle ambition collective, et un axe de différenciation majeur pour la France et l’Europe.

 

Quelles solutions pour la puissance publique ?

Au-delà du seul gouvernement, la Banque publique d’investissement semble également avoir un rôle à jouer en décidant de flécher une partie encore plus conséquente des 20 milliards de crédits et aides qu’elle gère vers l’économie nouvelle génération à impact positif.

Bercy pourrait également jouer un rôle fort. En décidant d’étendre les dispositifs d’aide à l’innovation (Crédit Impôt Recherche, dispositif Jeune Entreprise Innovante…) à l’innovation sociale et environnementale.

Dans nos rêves les plus fous, le taux d’impôt sur les sociétés pourrait même être modulé et dégressif selon des critères d’impact extra-financiers et en fonction des externalités positives.

 

 

Vignette de l’article : Portrait de Jean Moreau

 

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