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Dolce Vita ? — Art décoratif italien 1900-1940, du Liberty au design industriel

Dans l’Italie du début du XXe siècle, les arts décoratifs sont les héritiers d’une grande tradition artisanale et artistique, et ils se font les interprètes du désir de progrès d’une nation venant de trouver son unité.

Ebénistes, céramistes, maîtres verriers travaillent souvent en collaboration avec les plus grands artistes, créant ainsi un véritable « style italien » destiné à influencer la naissance même du design moderne. Il s’agit là d’une période d’« optimisme paradoxal », comme le souligne le titre de cette exposition dont l’objectif est de mettre en avant ces décennies d’intense créativité sur fond d’une société en profonde mutation, nourrie tout d’abord par les espoirs apportés par le gouvernement Giolitti, mais qui finira par connaître le traumatisme de la première guerre mondiale et l’issue tragique du régime mussolinien.

Afin d’explorer ce climat, l’exposition présente un parcours chronologique composé d’une centaine d’œuvres, basé sur un dialogue continu entre arts décoratifs et arts plastiques.

Le début du XXe siècle est caractérisé par l’affirmation de l’Art Nouveau, connu dans sa version italienne comme « style Liberty » ou « floréal ». S’affirmant à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Turin en 1902, le style Liberty acquiert une originalité particulière dans les œuvres d’artistes et artisans tels que Carlo Bugatti, Galileo Chini, Eugenio Quarti, Ernesto Basile, Carlo Zen. Leur goût pour les lignes sinueuses inspirées des formes de la nature, aux accents parfois exotiques, se rattache à l’œuvre des peintres divisionnistes, proches des tendances symbolistes répandues dans toute l’Europe et représentées dans l’exposition par d’importants tableaux de Previati, Segantini, Morbelli, Pellizza da Volpedo.

Commissariat : Guy Cogeval, Président des musées d’Orsay et de l’Orangerie — Beatrice Avanzi, Conservateur au musée d’Orsay — Irene de Guttry, Historienne de l’art, Rome — Maria Paola Maino, Historienne de l’art, Rome

Author : http://slash-paris.com/

Vignette de l’article : Frederico Tesio (1869-1954), Bureau et Fauteuil, 1898, Chêne marqueté d’ébène © Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand palais / Patrice Schmidt


Ci-dessous : Carlo Bugatti, (1856-1940) Psyché, Glace mobile sur châssis, 1902, H. 1.83 × L. 1,05 × P. 0,61 m © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
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Le Musée d’Orsay

 

Dans l’Italie du début du XXe siècle, les arts décoratifs se font les interprètes du désir de progrès d’une nation venant de trouver son unité. Ébénistes, céramistes, maîtres verriers travaillent en collaboration avec les plus grands artistes, créant ainsi un véritable « style italien ».

Cette période de créativité extraordinaire est présentée à travers un parcours chronologique d’une centaine d’œuvres. Le style Liberty, qui s’affirme au tournant du siècle, est évoqué par les créations de Carlo Bugatti, Eugenio Quarti, Federico Tesio, en dialogue avec l’oeuvre des peintres divisionnistes. Une deuxième section est consacrée au futurisme dont l’esthétique inspirée par le progrès et la vitesse s’étend à tous les aspects de la vie.

Par la suite, le retour au classicisme, qui se décline en Italie sous de multiples formes, trouve son expression dans les céramiques de Gio Ponti, ou les verres de Carlo Scarpa, jusqu’au langage sévère du « Novecento ».
Dans le même temps, le style rationaliste va désormais marquer la naissance du « design » moderne. C’est donc une période charnière, bien que souvent méconnue, de l’art italien que cette exposition met à l’honneur.