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EIFER : l’innovation au service de l’énergie

Eifer, Institut européen pour la recherche sur l’énergie créé en 2002, est né de la volonté d’EDF et de l’université of Karlsruhe (devenue, en 2009, KIT : Karlsruhe institute of technology), de créer un institut de recherche commun consacré à l’énergie et à l’environnement. Présentation de l’Institut avec Ludmila Gautier, sa directrice.

Pouvez-vous nous présenter Eifer et nous expliquer l’intérêt de cette collaboration franco-allemande ?

Il y a 12 ans, au début de l’aventure, nous étions une dizaine de chercheurs de la branche R&D d’EDF envoyés en Allemagne. L’objectif était de travailler à des projets sur lesquels l’Allemagne était en avance, en lien avec les instituts universitaires d’outre-Rhin, notamment le KIT, qui représente aujourd’hui 9500 employés et 25 000 étudiants.
Aujourd’hui, Eifer, constitué en GEIE (groupement économique d’intérêt européen) réunit 110 personnes.

Cette collaboration, qui s’inscrit dans le cadre de la coopération franco-allemande, est une démarche partenariale permet d’enrichir EDF R&D de l’expertise scientifique allemande. Pour le KIT, qui a des ambitions internationales, Eifer représente l’opportunité de travailler pour un grand énergéticien européen.

Quels sont vos domaines de recherche ?

Eifer travaille sur trois axes de recherche :

L’ingénierie des villes durables, par le développement d’outils d’aide à la décision destinés aux collectivités locales pour répondre aux besoins spécifiques des villes et leur permettre d’aller vers la ville résiliente et plus de développement durable. Le principe ? Une plate-forme de simulation à partir de la modélisation des différents secteurs de la ville (transports, bâtiment, infrastructures…). Actuellement nous travaillons sur un grand projet de référence pour un client qui gère 80 % du parc immobilier de Singapour. Nous sommes également sur le projet du Grand Lyon, avec une plate-forme pour permettre aux promoteurs de simuler les impacts de leurs projets.
Deuxième axe, la recherche sur les solutions énergétique locales : bioénergie, géothermie, production décentralisée et technologies innovantes.
Enfin, nous étudions l’articulation local / global de la gestion de l’énergie, car une ville est forcément intégrée à un réseau global qui peut être amené à prendre le relais si les ressources locales se révélaient ponctuellement insuffisantes.

Quelles sont les problématiques énergétiques sur lesquelles vous travaillez ?

Nous sommes à un tournant énergétique avec de nouvelles problématiques et de nouvelles interrogations. Ainsi les systèmes décentralisés soulèvent la question de leur autonomie.
Comment la gestion locale peut-elle s’intégrer dans un système national, voire européen ?
Il faut des modélisations pour appréhender la question énergétique des villes.

Et même si les problématiques de la ville nécessitent des compétences pluridisciplinaires (urbanisme, mobilité, réseaux…), les bâtiments restent un élément constitutif essentiel.
Aussi faudrait-il que ces outils de modélisation soient compatibles avec la maquette numérique grâce à un interfaçage logiciel. Nous aimerions travailler cette question, en lien avec les orientations stratégiques du pôle Energivie.

En quoi le pôle Energivie est-il un facteur de développement ?

Le Pôle est une plate-forme de rencontre qui favorise les interactions avec les universitaires et les industriels. Les premiers ayant des idées et les seconds des besoins, leur permettre de travailler sur des projets coopératifs est source d’innovation.
Ainsi, concernant l’énergie dans le bâtiment, notre appartenance au Pôle a permis de nouer un partenariat avec l’INSA Strasbourg ou encore de créer un lien avec le groupe ES (électricité Strasbourg), sur la thématique de la géothermie.
Récemment le pôle Energivie a intégré un V.I.E (Volontariat international en entreprises). Hébergé chez Eifer, il a pour mission d’identifier des partenariats allemands afin d’élargir la visibilité du Pôle en Allemagne.

Author : Agathe Bozon pour le pôle Energivie