Bpifrance finance et accompagne les entreprises innovantes de toutes tailles, de tous secteurs et sur tout le territoire : startups avec le Hub, PME et désormais ETI avec deux accélérateurs dédiés. La French Tech, la French Touch et la French Fab seront à l’honneur lors de l’événement Bpifrance Inno Generation les 25 et 26 mai prochains. Le point avec Fanny Letier, Directrice Exécutive Fonds Propres PME.
Comment Bpifrance aide-t-il les entreprises innovantes à se développer ?
Chez Bpifrance, notre objectif est de donner les moyens de la réussite aux entrepreneurs. Le monde se transforme rapidement, la concurrence internationale s’intensifie, la transformation digitale fait muter les business models, il faut donc accélérer. C’est l’objet des trois accélérateurs que nous avons créés pour les startups, les PME et les ETI. Le Hub startup a permis par exemple en 2015 d’accompagner onze jeunes pousses en hypercroissance – dans leur stratégie de financement, leur développement commercial ou encore dans leur stratégie de croissance à l’international. Ces startups ont pu ainsi lever 90 millions d’euros, créer plus de 50 emplois et connaître une croissance de 178 % en moyenne sur l’année. Nous venons d’ailleurs de fêter le 1er anniversaire et à cet occasion d’annoncer la deuxième promotion, élargie à 40 startups accompagnées. En 2015, nous avons démarré l’accélérateur PME, avec 60 petites et moyennes entreprises qui réalisent des chiffres d’affaires de 10 à 50 millions d’euros que nous accompagnons dans leur stratégie de croissance de les transformer en ETI (plus de 50 millions d’euros). Il s’agit d’un programme de deux ans, avec huit séances de formation par an en partenariat avec HEC et Kedge, un diagnostic à 360 degrés et des interventions opérationnelles dans leur entreprise sur leurs thématiques prioritaires, sans oublier des mises en relation entre ces PME, les ETI et les grands groupes. En début d’année, nous avons lancé une deuxième promotion donc au total 120 PME bénéficient de ce programme.
Ce soutien est-il réservé aux entreprises à dominante technologique ?
Pas du tout. En France, l’innovation est partout : dans les startups bien sûr, mais aussi dans les PME, les entreprises familiales, les ETI, y compris dans les secteurs de l’industrie traditionnelle. On connaît la French Tech, ce label qui identifie les startups françaises, désormais connu dans le monde entier. Il s’agit d’un vrai succès en termes de visibilité et de développement à l’international. Cette année, la France était la deuxième nation la plus représentée au CES de Las Vegas! En France, nous avons aussi beaucoup d’autres atouts, comme la French Touch et la French Fab, où nous possédons des domaines d’excellence que nous devons valoriser pour chasser en meute à l’international.
De quels types d’entreprises s’agit-il ?
La French Touch fait référence à l’univers des industries créatives et du « french lifestyle », de la mode à la gastronomie en passant par le design, l’audiovisuel et le cinéma, sans oublier le tourisme, secteur historiquement financé par Bpifrance. Toutes ces industries dites créatives regroupent des marques françaises de renom avec une forte composante d’innovation, qui n’est pas que technologique. On la retrouve dans les marques, les procédés, les concepts, comme la « bistronomie », plats préparés par des chefs formés dans les meilleurs maisons mais à des prix abordables dans des endroits conviviaux, ou les marques créatives de la mode comme Christophe Lemaire pour ne citer qu’elle. On peut aussi évoquer les procédés de distribution innovants de la Fashion Tech, l’impression 3D qui entre aussi bien chez Chanel que dans les métiers d’art, Hermès qui s’associe à Apple pour fabriquer une montre connectée de luxe, etc. Nous déployons un continuum de financement pour permettre à ces innovations non technologiques de se développer avec notamment des fonds d’investissements dédiés qui accompagnent ces entreprises de la French Touch.
La French Fab vise à mettre en valeur des entreprises industrielles, familiales et par nature discrètes – alors que certaines sont centenaires : il y a plus de 1500 entreprises centenaires en France -, ancrées dans les territoires et qui possèdent souvent une dimension internationale. Cette French Fab est fortement créatrice d’emplois : la quasi-totalité des postes créés en France provient des PME et des ETI. Elles représentent un élément de fierté nationale que nous souhaitons mettre en avant lors de l’événement Bpifrance Inno Generation des 25 et 26 à l’AccorHotels Arena.
De quelle manière ?
Lors de cet évènement, de nombreux ateliers, et conférences vont traiter des problématiques de la French Fab telles que la gouvernance, l’innovation, l’intraprenariat, et les enjeux propres à cette catégorie d’entreprises : développement international, croissance externe, transmission. Il y a aura des ateliers pratiques consacrés à l’industrie 4.0 par exemple, mais aussi des séquences de prospective liées à l’entreprenariat , et de nombreux témoignages de speakers, de patrons de grands groupes qui ont dû faire face à un moment de leur histoire à des enjeux identiques. L’objectif majeur de Bpifrance Inno Génération étant de créer des ponts entre startups et grandes sociétés, ETI et PME, ETI et grands groupes, etc et de décloisonner l’innovation sous toutes ses formes. Nous souhaitons que beaucoup d’idées, de projets et de collaborations émergent, car il existe beaucoup de synergies possibles entre tous ces mondes qui ne se côtoient pas assez. Bpifrance Inno Génération 2016 sera aussi l’occasion de lancer la première promotion d’un nouvel accélérateur Bpifrance dédié aux ETI.
Quel est l’objet de ce troisième accélérateur ?
L’accélérateur ETI concerne les entreprises de 50 à 200 millions de chiffre d’affaires que nous allons accélérer pour leur donner une dimension mondiale. La promotion comporte 25 sociétés qui ont déjà des réussites à leur actif. L’objectif est d’en faire des champions mondiaux, de les amener à réfléchir à la transformation de leur business model, et les renforcer en travaillant sur leur organisation et leur gouvernance. Une offre de services étoffée leur sera proposée : usine 4.0, transformation digitale, gouvernance et lean management, transmission pour les entreprises familiales, recrutement et rétention de talents, etc.
Les dirigeants et leurs équipes de direction bénéficieront de formations délivrées sur le campus parisien d’HEC, mais aussi en Chine. Nous allons organiser un séminaire de quatre jours à Pékin et Shanghai pour réfléchir au changement d’échelle et aux stratégies d’innovation. Notre programme Acceleratech China nous a aidé à mettre au point ce séjour d’immersion. Il y aura une partie « remue méninges » et une séquence plus BtoB avec notre partenaire Business France. D’autres séminaires sont prévus aux États-Unis, au CES de Las Vegas et à la conférence South By Southwest d’Austin, mais aussi en Afrique, qui a de gros besoins de développement. La mise en relation entre ETI et grands groupes sera un axe important. Nous avons demandé à des patrons de groupes d’assurer un mentorat : chaque ETI recevra des conseils en coaching de ces capitaines d’industrie et patrons d’entreprises digitales. C’est très réconfortant, on assiste à l’émergence d’un certain patriotisme économique. Ces patrons sont prêts à nous aider malgré leurs agendas très serrés car ils ont envie de contribuer au développement du tissu économique français et à l’émergence de nouveaux champions, et de faire partager leur expérience.
Pour rejoindre Bpifrance Inno Génération les 25 & 26 mai prochains à l’HotelsAccor Arena (Paris-Bercy), inscrivez-vous ici!
Author : Patrick CAPPELLI pour La Tribune
Vignette de l’article : Fanny Letier, Directrice Exécutive Fonds Propres PME à Bpifrance (Crédits : DR)