Cinq formations alsaciennes, dont la Ligne Numérique et l’UHA 4.0, toutes deux créées en un an à peine à Mulhouse, décrochent le tout nouveau label « Grande école du numérique » institué par le gouvernement pour favoriser l’insertion professionnelle par les nouvelles technologies.
Le label « Grande école du numérique » a été créé par le gouvernement pour soutenir des formations courtes et qualifiantes qui préparent aux métiers du numérique et ouvertes à des jeunes en rupture scolaire ou confrontés à des difficultés d’insertion, mais qui témoignent de véritable compétences digitales souvent acquises en diléttantes.
Mercredi à Paris, et sous le haut patronage de quatre ministres (de l’Education, du Travail et de l’emploi, de la Ville et de la Jeunesse et des sports), 171 formations françaises ont été labellisées à l’issue d’un appel à projets lancé à l’automne 2015. Et parmi elles, la Ligne Numérique et l’UHA 4.0, créées il y a moins d’un an à Mulhouse.
Trois autres labels « Grande école du numérique » ont été attribués au FACE Alsace (club d’entreprises à vocation sociale), au réseau Cisco Networking Academy et au réseau 3W Academy, présents à Strasbourg.
La Ligne Numérique, à Mulhouse, est une formation mise sur pied par l’association e-nov Campus et destinée aux décrocheurs, des jeunes qui ont développé une agilité numérique dont ils pourraient faire une véritable compétence et qui ont quitté prématurément tout système de formation scolaire ou professionnelle, sans diplôme le plus souvent. La formation se fait par des projets, en un peu moins de neuf mois et 1000 heures, avec pour objectif un accès à l’emploi, la mise en oeuvre d’un projet de création d’une activité ou l’intégration d’une nouvelle formation. La première promotion, constituée en mai 2015, vient de quitter la Ligne Numérique le 15 janvier 2016. Cette première promotion était entièrement financée par la Région Alsace (Lire ici notre reportage paru dans les DNA et sur dna.fr le 16 janvier).
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L’UHA 4.0 est une formation mise en place en 2015 par l’Université de Haute-Alsace, à Mulhouse. Elle accueille des étudiants titulaires du Bac et les prépare aux métiers du numérique en les menant jusqu’à une licence professionnelle ou un master. L’originalité de cette école, c’est également la pédagogie par les projets, « sans cours, sans exams et sans stress »… « Votre journée se déroule comme dans une entreprise, votre présence est obligatoire du lundi au vendredi. Les coachs vous confient des tâches de développement que vous menez à bien. Vous travaillez en groupe, et les coachs vous apportent de l’aide quand cela vous est nécessaire pour avancer », explique la page de présentation de la formation. L’UHA 4.0 accueillera sa troisième promotion d’une douzaine d’élèves le 22 février (les précédentes ont été constituées fin janvier 2015 pour la première, en septembre 2015 pour la seconde). (plus d’informations en cliquant ici)
Le gouvernement prévoit de consacrer une enveloppe globale de cinq millions d’euros tirés du Programme d’investissement d’avenir pour permettre aux structures qui portent les formations labellisées « Grande école du numérique » de développer leur offre. La Ligne Numérique prépare l’arrivée d’une deuxième promotion et doit en boucler le financement.
Une réaction du maire de Mulhouse, Jean Rottner
Pour le Maire de Mulhouse, Jean Rottner, également vice-président de la Région ACAL, « la labellisation de ces deux formations très complémentaires qui s’installeront prochainement dans la Cité numérique KM0, bâtiment‐totem de la French Tech Alsace vient récompenser cet esprit entrepreneurial qui caractérise bien Mulhouse. Nous avons la chance d’avoir, au sein de l’Université de Haute‐Alsace (UHA) et en liaison avec nos entrepreneurs, de vrais innovateurs. Je tiens à rendre hommage à Gérald Cohen, président d’e-nov campus et Pierre‐Alain Muller, vice‐président innovation de l’UHA pour leur engagement en faveur du numérique et des jeunes Mulhousiens. Ils nous montrent aujourd’hui à quel point il est devenu nécessaire de penser autrement la formation pour utiliser toutes les formes d’intelligence ».
Le maire souligne aussi le rôle joué par le Syntec numérique et Rhénatic.
« Je crois, enfin, qu’à la notion de « décrocheurs », nous devons substituer celle, plus positive, de « persévérance scolaire » comme au Québec où les formations numériques sont considérées comme des « armes de séduction massive » en offrant une qualification réelle et un accès aux métiers de demain ».
Source : Dernières Nouvelles d’Alsace – DNA