L’absence de moteurs thermiques permet de bénéficier de davantage d’espace à l’intérieur des véhicules.
Leurs grands patrons s’angoissent, eux en salivent d’avance. La grande bascule vers les véhicules électriques offre une feuille blanche ou presque aux designers des constructeurs automobile. « Pour nous, c’est le rêve, la chance d’un grand ménage », s’enthousiasme Klaus Bischof, le designer en chef de Volkswagen, tout heureux de présenter au salon de Francfort les détails des trois concepts électriques de la marque allemande : pas de grille sur la calandre pour refroidir le moteur essence ou diesel, un plancher entièrement plat, et bien plus de place pour les passagers.
Une révolution potentielle, à la fois sur le « look » extérieur et sur l’habitacle des véhicules. Si Adrian Van Hooydonk, chez BMW, vantait la semaine dernière à Munich les courbes revisitées de ses concepts électriques, tous les constructeurs n’ont pas la même approche. Une BMW i3 s’identifie au premier coup d’oeil du fait de son originalité, mais ce n’est pas le cas de la Renault Zoé, la dérivée lithium-ion de la Clio. « C’est presque une question philosophique : nous avons fait ce choix car nos clients, inquiets au départ de rouler en électrique, voulaient être rassurés », explique Laurens van den Acker, le directeur du design de la marque au Losange. « Pour nous, cela sera également valable à long terme. La voiture électrique va se normaliser, choisir son mode de propulsion relèvera d’une simple case à cocher ».
Principes immuables
Les constructeurs devront aussi toujours respecter des règles de sécurité incontournables – notamment en ce qui concerne les chocs frontaux. La plupart des paramètres d’une voiture sont très normés. « Par exemple, il est interdit de faire un blason rétro-éclairé », rappelle Maxime Picat, le patron Europe de PSA.
En outre, si le volume restreint des moteurs électriques (60% de moins qu’un moteur à combustion) autorise en théorie des formes originales, avec des capots plus petits, certains principes restent immuables. « Les véhicules disposant de 400 ou 500 kilomètres d’autonomie seront amenés à rouler sur autoroute pendant plusieurs heures : l’aérodynamisme sera encore très important, ce qui ne sera pas le cas pour les petites autos urbaines », relève Laurens van den Acker.
Changement spectaculaire
Mais c’est surtout sur l’intérieur du véhicule que le changement sera spectaculaire. La taille réduite du moteur, de tuyaux sous le plancher, ou de réservoir à carburant procure de nombreuses possibilités. « Une propulsion thermique, c’est un tiers du volume d’une voiture. L’espace intérieur d’une Polo électrique est équivalent à celui d’une Passat diesel », affirme Klaus Bischof. « Nous pouvons aussi proposer des effets de largeur différents et obtenir beaucoup plus de confort dans l’habitacle ». Avec un plancher plat, nécessaire pour embarquer une grosse batterie, « les enfants voudront bien s’asseoir sur le siège du milieu », sourit-on ainsi chez l’équipementier Valeo. De même, il sera aisé pour le conducteur de sortir côté passager. Prochaine étape, la voiture autonome permettra même de se passer du volant et des pédales. Mais en l’espèce, les designers ont le temps de voir venir.
Auteurs : Julien Dupont-Calbo et Anne Feitz pour Les Echos
Vignette de l’article : Volkswagen a présenté plusieurs prototypes au design innovant au Salon de Francfort. – Crédits Volkswagen
Pertinence et intérêt de l’article selon designer.s !
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