La Lyonnaise des eaux, filiale de Suez Environnement, a signé avec la Cité du design, une convention de recherche de 2 ans.
Baptisé Smart Water, ce projet vise à développer de nouveaux services de l’eau en réseau. Une démarche originale pour le groupe.
Le design ? Jusqu’à peu, la Lyonnaise des eaux, filiale de Suez environnement, n’y pensait même pas. C’était bon pour ceux qui fabriquent des produits. Seulement voilà, avec l’arrivée du numérique, des compteurs connectés et des smart cities, impossible de distribuer l’eau comme avant. « C’est le numérique qui nous a poussés vers le design », reconnaît Éric Chauvineau, directeur innovation de la Lyonnaise des eaux. Pour l’instant, il doit faire appel à des compétences extérieures : « Nous n’avons pas de designer intégré dans notre équipe, mais nous avons une sensibilité au design. »
Éric Chauvineau a bien compris que l’on ne pouvait plus innover comme avant. « Rien ne sert de développer de très bons systèmes. Si les gens ne les utilisent pas, on aura perdu notre temps, explique-t-il. Il ne faut donc plus mettre les usages à la fin. En y réfléchissant en amont, on est plus efficace. Il faut vraiment penser ces services. »
FAIRE LA RECETTE ENSEMBLE
Mais pas tout seul. Il faut impliquer des usagers dès la conception de produits pour éviter de se tromper. C’est justement ce que permet le pôle recherche et expérimentation de la Cité du design (à Saint-Etienne), avec lequel Éric Chauvineau a décidé de collaborer. Et comme la Lyonnaise des eaux est prestataire de la Ville de Saint-Étienne, la collaboration ne manque pas de sens.
27 foyers stéphanois seront ainsi impliqués dans une expérimentation d’un an. « Le design c’est faire la recette ensemble », résume le directeur innovation. Pour la Lyonnaise des eaux, cette collaboration devrait permettre aux professionnels du groupe d’anticiper le développement des usages émergents de l’eau, de mieux comprendre et d’adapter ses services et surtout de l’aider à replacer l’humain au centre de la ville intelligente. En clair d’arrêter de penser uniquement en apporteur de technologie.
Anticiper la consommation
Ce contrat fait suite à une première collaboration de deux ans (2012-2014) avec la Cité du design, mais dans le cadre d’un Laboratoire des usages et pratiques innovantes (Lupi), sur l’Eau, le numérique et les usagers. « Via des ateliers multidisciplinaires, en utilisant les outils du design et sous la houlette de designers professionnels, le Lupi fait émerger des scénarios d’usage », explique Isabelle Vérilhac, directrice du pôle Recherche et innovation de la Cité du design. Cette première collaboration a déjà amené la Lyonnaise des eaux à établir des scénarios de diagnostic de surconsommation, d’anticipation de consommation ou d’appréciation de la qualité de l’eau. Leur éventuelle mise en œuvre est restée confidentielle.
Aurélie Barbaux, pour l’Usine Nouvelle