Les différentes structures regroupant les entreprises, que ce soient des pôles de compétitivité, des grappes ou des clusters, ont en commun d’être des lieux d’élaboration de stratégie collective au service des entreprises. Elles apportent aux entreprises des pistes de développement commercial ou pour l’international, mais aussi des opportunités de partenariat pour mener des projets industriels.
« Par nature, le groupement d’entreprises est un facilitateur » assure Xavier Roy, directeur général de France Clusters, association qui fédère les pôles de compétitivité, les grappes d’entreprises et autres clusters. Créés dès 1998, souvent sur une base technologique liée à un domaine d’activité, les groupements d’entreprises s’orientent de plus en plus vers une dimension business, prennent davantage en compte dans leurs stratégies les marchés auxquels sont destinées les technologies, rapprochent les technologies des usages, croisent les thématiques et offrent une large gamme de services à leurs membres. « Il est toujours plus compliqué d’avancer seul » souligne Alexis Roche, directeur général d’Assystel, membre fondateur de la grappe d’entreprises franciliennes Silver Valley (ex-Sol’iage).
Pour la plupart arrivées à maturité, ces structures ont en commun de fédérer un réseau de PMI et PME, avec parfois des ETI et grands groupes. Ancrées dans un territoire, elles permettent aux entreprises de développer des liens au-delà de la relation clients – fournisseurs. Axées sur une thématique industrielle ou un domaine d’activité, elles associent l’ensemble des acteurs de la chaîne d’une filière (entreprises, laboratoires académiques, centres de formation, de design, collectivités, etc). Il existe plusieurs types de groupements d’entreprises : ceux issus de politiques nationales comme les pôles de compétitivité et les grappes d’entreprises (anciennement les SPL – Systèmes Productifs locaux) et les clusters issus de politiques régionales, à l’image des PRIDES (Pôles Régionaux d’Innovation et de Développement Economique Solidaire) en PACA, ou de l’association des acteurs franciliens du numérique Silicon Sentier.
De l’information et des pistes de développement
Les entreprises viennent y chercher de l’information : veilles technologique et réglementaire, observatoire des usages, informations sur l’écosystème territorial (concurrents et partenaires potentiels). Les groupements élaborent des outils de réflexion et proposent des pistes de développement. « Les informations produites sur les évolutions d’un marché permettent aux entreprises d’adapter leur stratégie qu’elle soit commerciale, technologique, organisationnelle ou pour l’international » explique Xavier Roy. « Au sein d’une grappe d’entreprises, différentes visions du marché sont amenées par les différents acteurs et permettent d’affiner l’approche stratégique » ajoute Alexis Roche. Au sein de certains pôles de compétitivité notamment, des petits groupements d’entreprises se constituent en groupes de travail à vocation business avec l’idée de développer un positionnement plus spécialisé où elles peuvent valoriser des compétences spécifiques et pointues.
Pour autant, « les groupements d’entreprises n’apportent pas de business en tant que tel, mais offrent des services qui facilitent et accélèrent la démarche commerciale » avertit Xavier Roy. Ils favorisent par exemple la recherche de partenaires, académiques ou industriels, pour la mise en œuvre de projets d’innovation. Ils offrent des pistes pour s’attaquer aux marchés internationaux. Ils permettent également aux entreprises d’envisager une diversification de leurs clients et de leurs marchés. « Une entreprise produisant des flacons en verre pour le secteur de la parfumerie peut par exemple s’adapter et proposer son savoir-faire aux industries agro-alimentaires » souligne Xavier Roy. Au sein des groupements, les entreprises peuvent également développer des offres complémentaires. Assystel par exemple s’est associé à Doro pour distribuer son bijou connecté rendu compatible avec le téléphone de Doro. Arrivés à maturité, les groupements se rapprochent d’autres compétences pour enrichir leurs offres. Dans le secteur automobile par exemple, un cluster pourra intégrer des acteurs du numérique ou des systèmes embarqués pour permettre à ses membres d’élaborer de nouvelles offres. Dans la même optique, des clusters technologiques se rapprochent de groupements d’entreprises susceptibles d’utiliser leurs technologies pour en faire des terrains d’expérimentation des technologies. Les groupements d’entreprises permettent, estime Alexis Roche, « de s’inscrire dans un écosystème et d’ouvrir des perspectives ». Et si toutes ces structures ne proposent pas l’ensemble des services, « elles constituent des portes d’entrée vers l’interlocuteur adéquat » conclut Xavier Roy.
Author : bpi france