La région stéphanoise devient un écosystème territorial doté d’une thématique propre. Le poids du numérique dans l’économie de Rhône-Alpes est conforté.
Et de trois. Rhône-Alpes compte en son sein un nouveau territoire labellisé French Tech avec l’annonce, la nuit dernière, par Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat en charge du numérique, de l’intégration de Saint-Etienne dans ce réseau. Après la reconnaissance de Lyon et Grenoble, en novembre dernier, seule Annecy n’a pas réussi à décrocher le Graal. Lors de sa venue à Saint-Etienne, le 5 juin, Axelle Lemaire avait rencontré à la Cité du design des acteurs de l’écosystème French Tech stéphanois tels que Telecom Saint-Etienne, l’Ecole des Mines, le Laboratoire Hubert-Curien, Minalogic, la Cité du Design et différentes start-up cornaquées par Numelink.
La membre du gouvernement avait reconnu l’intérêt de la candidature stéphanoise couplant numérique, design et manufacturing, en intégrant notamment la démarche design très en amont des processus d’innovation. Cette particularité a été confirmée mercredi soir, lors de la « French Touch Conference » organisée à New York. « Big Apple » a d’ailleurs été gratifiée par la ministre de « nouvelle plate-forme French Tech à l’étranger », à l’occasion cette deuxième édition d’une manifestation dédiée à marier start-up françaises et investisseurs à l’étranger.
Quatre nouvelles agglomérations élargies viennent rejoindre les neuf premières. Saint-Etienne fait partie des quatre territoires retenus eu égard à la thématique d’excellence qu’ils ont su développer : la Med Tech pour l’Alsace, la Culture Tech pour Avignon, les objets connectés pour l’IOT Tech d’Angers, et Saint-Etienne qui « là aussi s’imposait naturellement pour devenir la Design Tech », selon Axelle Lemaire.
Fabien Soler, responsable de l’innovation à Numélink, a souligné qu’en intégrant le réseau des 17 villes de l’Hexagone labellisées, Saint-Etienne gagnera en visibilité sur la carte de France. « A nous maintenant de faire l’effort pour être réellement visible », a-t-il ajouté. La capitale du Forez aura aussi la particularité d’être une ville ressources en matière de design pour les start-up de l’ensemble du réseau. « On réfléchit à la création d’un centre autour des interfaces professionnels tels que l’ergonomie, les scenarii d’usage et l’expérience utilisateur. Cela doit permettre d’accélérer le processus d’innovation », déclare-t-il, ajoutant qu’un des bâtiments du lieu totem qui a été choisi pour son accueil (le quartier créatif) pour être aménagé dans cette optique. L’offre qui s’adressera à de nombreuses start-up devrait permettre à autant de designers d’exprimer leur savoir-faire en terme de maquettes stylisées, fabriquées à moindre coût, (…) dès l’amont du projet.
Au plan financier, Saint-Etienne devient éligible à l’enveloppe de 15 M€ que l’Etat débloque pour que les start-up concernées soient accompagnées afin de se faire connaître et se vendre. « En étant par exemple présentes sur des salons, comme c’était le cas au CES 2015 de Las Vegas avec des stands à 400 € », note Fabien Soler. L’autre soutien financier des pouvoirs publics repose sur les 200 M€ de dotation du Fonds French Tech Accélération, qui servira à favoriser la croissance du numérique en abondant d’autres fonds d’investissement créés à cet effet. Il a ainsi participé à hauteur de 50% à la levée de fonds effectuée en avril (au côté de 40 entrepreneurs associés) par le premier bénéficiaire du dispositif : Axeleo, basé à Lyon et à Paris, qui a levé 2,3 M€.
Author : Denis MEYNARD pour L’Essor