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*** 10 principes de design pour l’intelligence artificielle

Lors du premier festival A / D / O / Design Academy, qui s’est tenu du 26 au 29 janvier à Brooklyn, selon le designer industriel Yves Béhar, le designer industriel Yves Béhar a proposé 10 principes de design à l’ère de l’intelligence artificielle, rapporte le magazine Fastcodesign.

Pour être acceptée et acceptable, l’intelligence artificielle et son cortège de robots et systèmes intelligents va encore plus avoir besoin de design. Le designer industriel Yves Béhar qui travaille notamment pour le fabricant d’objets portables connectés Jawbone en est convaincu. À l’occasion du premier festival A / D / O / Design Academy, qui s’est tenu du 26 au 29 janvier à Brooklyn, il a proposé 10 principes de design à l’ère de l’intelligence artificielle.

1 – Le design résout un problème humain important
Devant le nombre de produits « intelligents » qui sont en fait assez stupides, il est nécessaire de s’interroger sur le besoin d’anthropomorphiser ces machines. « Quelle est notre intention dans le monde ? Pour une entreprise, pour un produit, pour un service, je pense que c’est une question importante à nous poser », explique Yves Béhar.

2 – Une conception est spécifique au contexte (elle ne suit pas des clichés historiques)
Au CES, cette année, il y avait des centaines de petits robots, tous blancs, mignons, avec des yeux ronds, conçus pour divertir pour tenir compagnie. Mais Béhar croit que la tendance des robots anthropomorphes n’est rien d’autre qu’un cliché historique — et doit être évitée. « Pourquoi avons-nous besoin de reproduire les interactions humaines ou des émotions ? » Les concepteurs travaillant sur des objets vraiment « intelligents » doivent donc passer au-delà de ces clichés culturels usés, et s’intéresser d’abord au contexte.

3 – Le design améliore les capacités humaines (sans remplacer l’humain)
Pour que les robots ne volent pas le travail des gens, les concepteurs doivent réfléchir à la façon dont les produits peuvent aider les gens plutôt que de les remplacer. « Pouvons-nous concevoir des services pour compléter les êtres humains au lieu de les reproduire ? », interroge Yves Béhar, en prenant comme exemple le projet SuperFlex, un costume de soutien du corps qui utilise des muscles électriques pour améliorer la mobilité chez les personnes âgées plutôt que de remplacer leur force naturelle.

4 – Un bon design vaut pour tous, tous les jours
Dans une maison, tout le monde ne sera pas forcément enthousiaste par le dernier robot ménager, observe Yves Béhar. Selon lui, il faut concevoir une technologie qui ne soit pas seulement agréable à un utilisateur mais également présente et utile pour tout le monde dans une maison.

5 – Technologie et design doivent rester discrets
« Si le vent commence à venir de ma droite, si la température baisse, je vais naturellement interpréter cela comme le fait qu’il peut y avoir une tempête, qu’il y a un changement de temps. Pourquoi ne pouvons-nous pas faire cela avec des produits aussi bien ?, interroge Yves Béhar. Pourquoi ne pouvons-nous pas créer des signaux subtils qui nous permettent à la fois d’être informés et de contrôler les environnements dans lesquels nous sommes ? » C’est ce qu’il appelle un design discret. À titre d’exemple, il cite son dernier projet, « August » de serrure intelligente qui s’ouvre lorsqu’elle détecte votre présence devant elle. « Ce sont ce que j’appelle des interfaces invisibles », explique-t-il.

6 – Un design adaptable aux besoins et aux opportunités
« Lorsque vous concevez avec IA, vous concevez un système qui apprend et se développe, avec des fonctionnalités qui peuvent changer avec le temps grâce aux mises à jour logicielles », rappelle Yves Béhar. Le designer doit donc garde à l’esprit que les produits ne sont plus immuables et doivent donc être conçus pour laisser place au développement et au changement.

7 – Des produits et services pensés dans la durée (mais sans créer de dépendance)
S’appuyant sur le principe numéro six, les produits devraient être conçus pour une utilisation à long terme. À titre d’exemple, le designer évoque un projet de chaussure pour un musée, qui s’adaptait à l’évolution de l’individu dans le temps : poids, manière de marcher…

8 – Un design adapté aux technologies apprenantes et prédictives
Avec l’apprentissage automatique et l’IA, les produits ont non seulement la capacité d’apprendre, mais ils peuvent aussi prédire le comportement humain de manière à mieux servir l’utilisateur. C’est le cas de robots compagnons.

9 – Le design accélère les nouvelles idées
Béhar pense que la véritable innovation peut être poussée plus vite dans les mains d’un grand designer. Il cite en exemple Ori, une start-up du MIT qui conçoit des micro-appartements urbains avec des meubles connectés qui transforment un appartement d’une pièce, d’une chambre à un salon en appuyant sur un bouton…

10 – Un bon design élimine la complexité de la vie
« Il ne faut pas vouloir remplacer le comportement ou la fonctionnalité humaine », conclut Yves Béhar. Mais l’IA peut supprimer certains des points de douleur de la vie en réduisant la complexité et en libérant l’espace cognitif des gens afin qu’ils puissent se concentrer sur des entreprises plus importantes. Le designer a donc un rôle à jouer comme rempart contre l’utilisation irresponsable et contraire à l’éthique de l’IA. Comment ? Béhar croit qu’un « environnement d’autocorrection » agira en fin de compte comme un filet de sécurité éthique, même dans le cas de Facebook, qui colporte de fausses informations, explique l’article de Fastcodesign. Une utopie ?

Yves Béhar est un designer et un entrepreneur qui croit que le produit intégré, le numérique et la conception de marque sont les pierres angulaires de toute entreprise. Il est le designer en chef du projet One laptop per child., fondateur et designer en chef de fuseproject, agence fondé en 1999 à New York et San Francisco. Il est également le Chief Creative Officer de Jawbone et le co-fondateur créatif d’OUYA, une plate-forme de jeu de source ouverte et d’August, un système d’entrée à domicile de nouvelle génération. Il a travaillé pour les marques Herman Miller, GE, Puma, PayPal, SodaStream, Samsung, Issey Miyake, Prada. Il est exposé dans les collections permanentes de musées du monde entier.

Auteure : Aurélie BARBAUX pour https://www.industrie-techno.com

Pertinence et intérêt de l’article selon designer.s !

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