Revue de presse » ** 40 créateurs proposent à Macron de sauver la France grâce au design

** 40 créateurs proposent à Macron de sauver la France grâce au design

[Fin 2017] est sorti « 60 idées pour Emmanuel Macron », un livre de propositions au président écrit par des acteurs de la société civile. Parmi ceux-ci, Label Famille veut faire du design un fer de lance national. Rencontre, entre les lignes.

Né d’un projet de l’École nationale supérieure des arts décoratifs en 2015, Label Famille est aujourd’hui une société qui rassemble 40 créateurs indépendants, dans toutes les disciplines du design : graphisme, textile, architecture, vidéo, services… Bref toutes les formes que prend le design, cœur de métier et démarche centrale du label. C’est pour cette expertise et ce regard transversal qu’ils ont été invités à participer à 60 idées pour Emmanuel Macron.

Ce livre, chapeauté par Marie Georges (présidente de l’incubateur Paris Pionnières) invite à repenser les implications et collaborations entre les entreprises, l’État et la société civile. Ça tombe bien, Anne Bourrassé, Cyril Quenet et Camille Zonca – co-fondateurs de Label Famille – nous disent autour de quel critère commun cela pourrait se faire : le design.

Sans être ni startupers ni French Tech, vous avez participé au livre 60 idées pour Emmanuel Macron. Qu’en attendiez-vous ?

La force de Label Famille réside dans sa pluridisciplinarité. De la même manière, ce livre regroupe les regards d’individus issus de tous les milieux et de tous les métiers. C’est cette richesse qui nous a semblé importante pour porter ce livre et ses idées.

Comment, selon vous, le design peut-il aider la France à rayonner ?

Aujourd’hui, il existe un véritable engouement des entreprises pour l’innovation et la compétitivité par le design. La création est devenue un facteur différenciant, les entreprises collaborent avec des artistes et des designers et acceptent qu’on bouscule leur identité. L’intégration du design apporte une valeur ajoutée, c’est la raison pour laquelle nous souhaitons en faire un nouvel atout pour le secteur public. C’est de cette impulsion qu’est née notre contribution à 60 idées pour Emmanuel Macron.

Pouvez-vous résumer votre proposition soumise à Macron ?

Notre mission est de valoriser les métiers de la création dans notre société. C’est pourquoi notre idée propose de faire de l’État le premier incubateur de design citoyen. Aujourd’hui, les services publics sont à réinventer, à tous les niveaux, et nous – citoyens, entrepreneurs, designers – voulons y participer. C’est en adoptant les méthodes et les modèles d’incubation qui existent dans le secteur privé que nous pourrons faire émerger des startups citoyennes.

Le design doit rendre les institutions publiques aussi attractives et performantes que le secteur prive´.

On vit l’époque de l’imprimante 3D, de la réalité augmentée, etc. En quoi le design peut-il être un atout pour la France selon vous ?

Le rôle des designers – dans tous les métiers : objet, graphisme, textile… – est de se fondre dans le quotidien des individus, afin de mieux comprendre leurs besoins. Le processus du design devrait être acteur de la simplification et de l’amélioration des institutions publiques, pour les rendre aussi attractives et performantes que le secteur privé.

Quel regard portez-vous sur les autres propositions faites à notre président ?

Nous sommes particulièrement touchés par l’idée de Sarah Huisman-Coridian [fondatrice de agence de fundraising Equanity] : « Faire de l’intérêt général un investissement prioritaire pour les entreprises françaises. » Nous partageons cet objectif, faire prendre conscience que la création est aujourd’hui un déterminant dans le business d’une société, au même titre que la R&D (recherche) ou la RSE (responsabilité sociale).

Le design est au service des utilisateurs, donc au service de l’intérêt général. D’où notre propre proposition à Emmanuel Macron d’amener les processus du design au cœur du service public, afin d’apporter des solutions concre`tes aux proble`mes des utilisateurs.

Vous qui êtes spécialistes de la création et l’inventivité, pensez-vous que la France est en retard ou à l’avant-garde ?

Nous avons pu observer que la culture de la création est en retard dans notre pays. Le terme « design » est mieux intégré dans la culture générale américaine et anglo-saxonne. Il existe d’ailleurs un grand nombre d’exemples de structures qui placent l’intervention du designer au sein même de la stratégie d’entreprise. Pour se rattraper, nous avons besoin de faire de la pédagogie sur nos métiers, auprès des dirigeants, des citoyens et bien entendu de l’État. […] Étant tous trois (Anne, Camille et Cyril) professeurs à Sciences Po Paris, où nous enseignons le design aux différents masters, nous contribuons d’ores et déjà à cette sensibilisation.

L’an dernier vous aménagiez de plus grands locaux dans le 11e arrondissement. Où en est Label Famille aujourd’hui ?

Label Famille a beaucoup évolué. Nous avons emménagé au Squaresquaresquare, qui fait office de bureau partagé la semaine et espace d’exposition le week-end. Nous consacrons désormais 100% de notre activité aux Continuums, des moments de co-conception réunissant des équipes de membres dans un même espace sur plusieurs jours consécutifs. Cette méthode permet de mutualiser des savoir-faire et de décloisonner les disciplines. C’est aussi un modèle économique et méthodologique innovant qui valorise la création et le statut des artistes et re´invente les modes de conception.

Pour connaitre toutes les propositions faites au Président : 60 idées pour Emmanuel Macron, éditions Débats publics

Source : https://detours.canal.fr/

Vignette de l’article : Crédit photo Label Famille

Pertinence et intérêt de l’article selon designer.s !

***** Exceptionnel, pépite
**** Très intéressant et/ou focus
*** Intéressant
** Faible, approximatif : Article pas très concret, pas assez précis, mais bcp d’intérêt pour le l’ouvrage/ l’initiative
* Mauvais, très critiquable
(i) . Informatif