Revue de presse » ** Comment faire du design dans l’espace public ?

** Comment faire du design dans l’espace public ?

Le mouvement des villes intelligentes ultra-connectées a permis de questionner les espaces urbains en cherchant comment les orienter davantage vers les usages. Si le design a envahi nos intérieurs, à travers des objets et des mobiliers pour nous rendre la vie plus belle, plus adaptée à notre confort et notre bien-être, il est temps qu’il descende aussi dans la rue et qu’il bénéficie à tous.

Le terme de « design urbain » commence à émerger en France avec de nouvelles formations, car les métiers de l’espace public sont historiquement réservés aux architectes, urbanistes et paysagistes. Replacer l’homme au cœur de ses préoccupations dans la ville est pourtant une affaire de designer. S’il se met au service des nouvelles fonctionnalités, réinterroge la place de l’humain en ville, il permet aussi de dynamiser des espaces urbains en proposant de nouvelles scénographies urbaines.

Le temps du mobilier urbain générique est terminé, l’identité d’une ville passe par la qualité et la créativité de ses espaces publics. Les grands industriels du mobilier urbain l’ont compris, mais leurs tentatives restent timides. C’est par les créateurs et les professionnels de l’événementiel que le design pénètre petit à petit nos villes.

L’observation de nos comportements en ville a déterminé des besoins communs à tous : l’orientation (travail sur la signalétique), la pause (s’asseoir, s’abriter, pique-niquer, fumer, téléphoner), l’hygiène (où jeter son papier gras ou son mégot ?). La biennale de création de mobilier urbain de la Défense « Forme publique », organisée par Defacto et portée par Valérie Thomas et Jean-Christophe Choblet a le grand mérite d’expérimenter de nouveaux concepts basés sur ces besoins.

Le retour d’expérience est d’autant plus intéressant que ces prototypes de design urbain sont testés, observés, analysés sans états d’âme pendant un an. L’espace public est un territoire ultra réglementé, très encombré et qui ne doit prioriser aucune catégorie d’individus… ce n’est donc que par le biais de l’expérimentation qu’on permet au design d’y entrer.

Il en ressort plusieurs enseignements :

– La modestie, car les usagers détournent très vite l’usage premier d’un mobilier

– L’évidence de l’usage, car l’appropriation doit être immédiate et autonome.

– L’intégration au site, le mobilier se pense en termes d’hyper localisation et de connexion à son environnement.

– La préservation de l’intimité, on est dans l’espace public, mais à bonne distance.

– La maintenance, pour préserver la propreté et l’usure des matériaux.

– La pérennisation de ces expérimentations est un nouveau sujet en soi. C’est peut-être là le plus grand défi du design urbain, donner l’impression qu’il a toujours été là, beau et utile et que l’on pourrait plus s’en passer.

Auteure : Hélène Bédon-Rouanet pour Les Echos

Pertinence et intérêt de l’article selon designer.s !

Nous n’aimons pas l’expression « faire du design » et le titre est aguicheur par rapport au contenu : article très « grand public »

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