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Des meubles PROUVÉ de Nancy à Paris

Dans le cadre d’une vente [aux enchères] de design chez Artcurial aux Champs-Elysées à Paris, [aujourd’hui] le 31 mai.

Nancy. Plus de 20 lots de meubles de Jean Prouvé figurent au catalogue de la vente aux enchères de design qu’organise la maison Artcurial, ce 31 mai, dans ses locaux du Rond-Point des Champs-Élysées.

Parmi eux, un bureau modèle « Présidence » de 1952, estimé entre 200.000 et 300.000 €.

Directeur du département design chez Artcurial, Emmanuel Berard organise deux ventes de meubles et objets contemporains par an.

Mais cette réunion importante de meubles de Jean Prouvé est le fruit d’un long travail auprès des collectionneurs pour qu’ils consentent à confier leurs biens au commissaire-priseur. Le bureau « Présidence », est l’une des six pièces dont un collectionneur parisien a décidé de se séparer. Il a commencé cette collection alors que l’on redécouvrait l’aspect totalement novateur de Jean Prouvé. Ainsi, le bureau a été acquis en vente publique à l’hôtel Drouot, en 1991. Il était estimé, à l’époque, entre 80.000 et 100.000 F et le collectionneur l’a emporté à 100.000 F, c’est-à-dire 15.000 €, soit le vingtième de son estimation actuelle.

Rare cadre de bicyclette
Deux autres objets ont un lien direct avec les origines nancéiennes du créateur. Il s’agit d’abord du lot 109 : un rare pupitre monoplace réglable, estimé entre 12.000 et 15.000 €. Jean Prouvé l’avait réalisé pour son ami Roger Dollander à qui il l’avait offert. « Il est passé des enfants aux petits-enfants et enfin aux arrière-petits-enfants qui le mettent en vente », précise l’expert. Il signale également le lot 121 : une console-bibliothèque des années 1930, commande particulière d’un professeur de l’Université de Nancy pour son appartement lorrain.

Un meuble réalisé sur mesure en tôle d’acier recouverte d’un vernis rouge sang de bœuf qu’on peut retrouver dans certains meubles de cités universitaires. Le créateur et le commanditaire étaient amis de longue date et ont tous deux participé à la Résistance. Lorsqu’il a pris sa retraite, l’universitaire s’est installé à Paris où il a emporté sa console. Elle a été estimée 25.000 à 35.000 €.

Seront également mis au feu des enchères deux paires de chaises modèle standard de 1953 (10.000 à 15.000 €, la paire), une table dite démontable de 1951 (30.000 à 50.000 €), un bahut à portes en aluminium de 1948 (60.000 à 80.000 €), une chaise de cafétéria 300 dite démontable de 1950 (10.000 à 15.000 €) ou encore un rare cadre de bicyclette dit monopoutre de 1941 (20.000 à 30.000 €).

Pour Georges Pompidou
Outre des créations de Prouvé, figurent, à cette vente, des pièces de Charlotte Perriand dont une bibliothèque de 1952 pour la Maison de la Tunisie (90.000 à 120.000 €), des meubles et luminaires de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Gio Ponti, Max Ingrand, Ettore Sottsass, Ron Arad et Pierre Paulin avec une suite de six chaises dites Élysées.

Le plasticien avait, en effet, réaménagé les appartements privés de la Présidence de la République, à la demande de Georges Pompidou.

L’évaluation basse du résultat attendu de la vente de ces 188 lots est fixée à deux millions d’euros.

Author : Didier HEMARDINQUER pour l’Est Républicain

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