Après avoir obtenu le label patrimoine du XXe siècle, la municipalité de La Grande Motte a fait appel à la société Oxyo pour rééditer le mobilier urbain imaginé par Balladur.
Avec le temps, La Grande-Motte, station balnéaire sortie des sables du Languedoc-Roussillon à la fin des années 1960, suscite moins de « Pouahhh », horrifiés. La végétation a poussé au milieu du béton. On redécouvre l’esthétique de cette ville créée de toutes pièces, à la demande du général de Gaulle, par Jean Balladur (1924-2002).
Cet architecte et philosophe, qui fut l’élève de Jean-Paul Sartre et le cousin de l’ancien Premier ministre Edouard Balladur, va finir par atteindre le prestige de Le Corbusier et Oscar Niemeyer. Sa cité idéale a même obtenu le label patrimoine du XXe siècle il y a cinq ans.
Le mobilier urbain réédité
Toute fière, la municipalité a fait appel à une société d’édition de mobilier contemporain, Oxyo, basée à Montpellier et bientôt à Paris, pour pousser l’avantage jusque dans nos salons. « Elle nous a demandé si ça nous dirait de rééditer en partenariat du mobilier urbain signé Balladur », précise avec un fier accent du sud Rudy Lovino, son fondateur et dirigeant.
Aussitôt dit, aussitôt fait ou presque. Les majestueux lampadaires de la place de la Mairie, dits « Chapeaux de fées », ont été adaptés dans des dimensions appropriées à la taille d’une terrasse ou d’un appartement. Réduite, la lampe BB, qui éclaire les chemins aux abords du Palais des congrès, trouve sa place sur un bureau ou une table.
L’éditeur a aussi transposé en assises en mousse et en motifs de tapis les éléments dits BBB (pour Bordures et Bancs Béton) du mobilier urbain de La Grande-Motte. Et réduit à l’échelle du salon les bancs en résille de métal créé en 2012 par le designer François Arzambourg pour l’avenue de l’Europe, dans le respect du style Balladur.
Dernière étape du plan de la ville et d’Oxyo : faire appel à de grands architectes comme Rudy Ricciotti, pour prolonger l’aventure à travers des créations de mobilier contemporain. Commercialisées depuis le dernier Salon Maison et Objet, à Paris, « les premières pièces marchent au-delà de nos espérances. Les gens adorent la lampe BB », se réjouit Rudy Iovino. Qui rêve de développer avec Istanbul, Ibiza, ou Brasilia, cette « première collection de design inspirée par une ville ».
Auteur : Pascale VERGEREAU pour OUEST-FRANCE