Dans le cadre du programme « L’Art est Ouvert » consacré cette année au design, l’Agence culturelle départementale présente du 9 octobre au 12 décembre à Périgueux l’exposition « Le design, c’est ? », dont le commissariat a été confié à Jeanne Quéheillard, théoricienne et critique du design.
Une exposition historique et didactique. L’exposition met en lumière – en mots, en images et en objets – les différentes conceptions et connotations évoquées parle terme design. Elle est construite selon trois entrées, piliers du design : Industrie, Objet, Grand nombre, et rassemble des pièces emblématiques de designers, mais aussi des objets entrés dans notre quotidien. À travers une approche historique, critique et sociétale, l’exposition Le design, c’est ? propose de cerner les contours de cette discipline sans cesse redéfinie, pour nous aider à regarder et comprendre le design d’aujourd’hui. Les projets présentés, puisés au plus proche, sont autant de cas d’école, pour comprendre les process, les pratiques et les usages. Conçus par des designers, ils décrivent une société et une époque et donnent un panorama large et diversifié de leurs champs d’intervention. Alors que des changements profonds traversent la société contemporaine, que les technologies du numérique et les sciences du vivant transforment nos représentations et nos relations, le design conserve une place primordiale dans la capacité à construire un monde habitable, accessible et appropriable. Par ses visées esthétiques, il maintient la part du sensible dans la construction d’un environnement. À travers les objets, les réalisations graphiques, les aménagements d’espaces, les dispositifs scénographiques ou la communication des informations, il tente d’en révéler les qualités invisibles.
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Les invariants de la discipline. Si l’on s’accorde à l’heure actuelle sur l’autonomie du design en tant que champ de productions avec ses propres règles, méthodes et pratiques, il reste néanmoins nécessaire de revenir sur sa définition. Chaque développement, dans la science ou dans les technologies, introduit des changements et des possibilités que le designer est prêt à explorer. Au plus près des modes de vie en transformation continue, le design est donc conduit à se redéfinir sans cesse ? Cependant, il s’appuie sur des invariants fondateurs qui permettent de reconnaître sa spécificité et ce sur quoi il tient. Revenir sur ces invariants permet de repérer ce que l’on peut attendre du design à l’heure actuelle, et de construire une réflexion sur sa pertinence et sa singularité d’action en regard des autres champs de la création. Les trois piliers du design : industrie, objet, grand nombre, sont chacun portés par une utopie : progrès, bien-être, pour tous, mettent le designer face à trois figures : ingénieur, artiste, marchand.
Le grand nombre, c’est aussi le pour tous. La visée du grand nombre met l’adresse de l’objet au cœur de la question. Le pour tous est un leitmotiv, qui intègre autant ceux qui fabriquent (ouvriers, artisans…) que les destinataires utilisateurs. Au-delà de la revendication fondatrice du design d’un beau pour tout le monde, le pour tous se rapporte aux missions d’accessibilité, d’adaptabilité et d’appropriation, au sens d’un utilisation ; La pertinence de chaque projet est liée à son adresse spécifique. Grâce à l’interactivité et à la réactivité rendues possibles en particulier grâce aux technologies numériques, le « grand nombre » renvoyé au « pour tous » devient le « par tous » et le « pour chacun ». Le designer doit de ce fait intégrer dans sa conception la variabilité des projets par la customisation, le sur mesure ou le DIY (dot it yourself). En ce sens, le design accompagne les transformations d’une époque et travaille plus que jamais à l’expression de la créativité sociale.
Exposition du 9 octobre au 12 décembre 2015. Espace culturel François Mitterrand, 2 place Hoche – 24000 Périgueux. Entrée libre du mercredi au vendredi de 13h à 17h, le samedi de 14h à 18h (sauf jours fériés).
Source : http://www.culture.fr/