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Mybiody balance adopte le Design Thinking

Pour développer son appareil de mesures physiologiques, la start-up BBRC s’est entouré d’un comité pluridisciplinaire et a réalisé des tests auprès d’utilisateurs.

Quel est le point commun entre Apple, Decathlon et Samsung ? Tous trois placent l’humain au cœur de leur conception. Cette méthode baptisée «Design Thinking» a été inventée outre-Atlantique dans les années 1950. Elle est pratiquée par un grand nombre d’entreprises innovantes, et parfois sans forcément en être conscientes. A l’exemple de BBRC, une start-up française créée par François Trabelsi, un ancien publicitaire qui a eu l’idée de créer un appareil portatif et connecté, Mybiody Balance, qui sert à faire un check-up corporel. Grâce à ce procédé, très simple d’emploi et rapide, chacun peut contrôler son état de forme en mesurant au quotidien le taux d’hydratation, la masse graisseuse, musculaire et osseuse. « J’ai vécu 7 ans aux Etats-Unis où j’ai vu naître les premiers objets connectés du Quantified-Self (auto-mesure de soi-même), indique ce passionné de nouvelles technologies. De retour en France, en 2010, j’ai alors contacté une de mes anciennes connaissances, Alain Letourneur qui a conçu et breveté un appareil d’analyses corporelles par envoi de courants électriques faibles. » Ce dispositif câblé appelé Bio ZM II est alors fabriqué de manière artisanale et commercialisé depuis une dizaine d’année auprès des professionnels de la santé qui contribuent à son amélioration. François Trabelsi veut s’inspirer de cette expérience pour lancer le premier appareil portable et connecté de bio-impédancemétrie (du nom de la technique).

Deux versions sont d’emblée prévues, l’une à l’usage des professionnels et l’autre dédiée au grand public.

Du Design Thinking et des tests d’utilisateurs

Avec Alain Letourneur qui dirige Aminogram, la société qui fabrique le Bio ZM II, François Trabelsi identifie les deux grandes difficultés à surmonter. Les nouveaux appareils devront respecter la précision de leur prédécesseur. Mais aussi l’intégrité des données qui seront envoyées à la plate-forme informatique de Mybiody Balance pour être comparées à d’autres profils d’utilisateurs, avant d’être acheminées vers le smartphone. « La réalisation technique du projet était d’autant plus épineuse que, il y a quatre ans, peu de professionnels maîtrisaient les technologies des objets connectés, se souvient François Trabelsi, qui fait appel alors à un pool interdisciplinaire. Nous avons constitué un comité composé d’électroniciens, médecins, biologistes, informaticiens indépendants et chercheurs d’entreprises publiques. » Une fois le cœur technologique de l’appareil conçu, François Trabelsi et Alain Letourneur créent une Joint Venture et font appel au cabinet de design Jean-Michel Vial pour l’aider à concevoir un appareil ergonomique et simple d’utilisation pour analyser tout le corps, du pied jusqu’à la main. « Nous avons aussi effectué une centaine de tests avec une quarantaine de personnes de notre entourage », rapporte François Trabelsi.

Cap sur les Etats-Unis

Le développement de Mybiody balance mobilise 14 personnes depuis deux ans. Pour financer son projet, François Trabelsi a investi personnellement un million d’euros. « Nous avons bénéficié de deux prêts dont un de Bpifrance, pour un total de 300.000 euros. Ce qui nous a permis de produire en France les premiers appareils. » Depuis janvier 2015, environ 600 appareils professionnels ont été vendus (à 2.000 euros hors taxes l’unité) et près de 3.000 pièces pour la version grand public, vendues 249 euros TTC l’unité. L’année prochaine, BBRC prévoit d’exporter ses Mybiody Balance, pour commencer aux Etats-Unis où les assureurs favorisent l’utilisation de ce type de produits. Idem d’ailleurs en France où Malakoff Mederic en a fait la promotion récemment. « Comme nos appareils sont déjà estampillés à la norme CE catégorie 2, obtenir le feu vert des Américains ne devrait pas prendre beaucoup de temps », prévoit le dirigeant qui prépare une levée de fonds de 3 millions d’euros avec un petit pool de partenaires.

Author : Eliane KAN pour Les Echos

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