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*** Pourquoi l’École de design de Nantes entre à l’Université

L’université de Nantes et l’école de design Nantes ont officialisé leur association, qui concrétise une idylle débutée il y a dix ans. À la clé, pour les étudiants, c’est l’ouverture à plus d’interdisciplinarité, plus d’international et de nouveaux champs de recherche.

L’université de Nantes a de l’ambition et un fort pouvoir d’attractivité. Après l’annonce, le 3 février 2017, de son projet de fusion avec l’école d’ingénieurs Centrale Nantes (7e au classement 2017 des meilleures écoles d’ingénieurs), elle vient d’officialiser, par un décret paru le 2 février 2017 au Bulletin officiel, son union avec l’école de design Nantes Atlantique. Une première dans le paysage de l’enseignement supérieur français, mais une suite logique à une collaboration initiée il y a dix ans.

Développement international

Car cela fait un moment que l’école de design de Nantes Atlantique, soutenue par la CCI, la Région et la Métropole, flirte avec l’université. Pour l’école, c’est un sésame indispensable pour se développer à l’international. Même si l’école de design a réussi, seule, à créer des masters design et interculturalité à Shanghai et New Delhi, « se prévaloir de l’Université de Nantes et ses 55 000 étudiants, ça change tout quand on négocie avec une université étrangère », explique Christian Guellerin, directeur général de l’école de design de Nantes. Et il le reconnaît sans problème que cela a beaucoup simplifié les négociations pour la création du troisième master design et interculturalité qui s’ouvrira à une quinzaine d’étudiants français en août 2017 à l’Université de Mackenzie à São Paulo. « Même à Shanghai où nous sommes depuis 4 ans, cela change les relations. Nous allons créer un centre franco chinois du design et assurer toutes l’ingénierie d’un Bachelor de design pour l’Université de Shanghai. Nous allons aussi participé avec elle à l’animation d’un quartier de la création au cœur de la ville, suite à la réhabilitation d’une immense usine d’acier. » Pour les élèves de l’école, le mariage avec l’université est donc la promesse d’encore plus d’opportunité à l’international.

Tranversalité des formations

Mais l’association avec l’Université de Nantes, qui se concrétise notamment par la présence de son président, Olivier Laboux, au conseil d’administration de l’école, a aussi un impact local. « Le partenariat avec l’université marque la fin d’un cycle de consolidation de notre encrage régional. En 15 ans, l’école est devenue un outil économique et de rayonnement du territoire pour la région », avance Christian Guellerin. Certes, mais l’université et les étudiants, qu’ont-ils à y gagner ?

« On va consolider ce qu’on fait déjà avec le double diplôme de management et d’innovation avec l’IAE », explique Christian Guellerin. Ce dernier veut surtout dupliquer les formations croisées, qui se déroulent déjà sur un an entre les étudiants ingénieurs de Polytech Nantes et les designers de l’école sur les objets connectés, mais sur d’autres sujets et d’autres disciplines, notamment les sciences humaines et sociales. « Ce que nous souhaitons c’est multiplier ce type de transversalité, mais pas sur deux semaines, sur du temps long », explique le directeur de l’école.

Recherche en sciences du design

Car l’heure aujourd’hui n’est plus forcément à la multiplication des doubles diplômes mais à la transversalité des formations… notamment grâce à la recherche. « On va commencer à co-encadrer des thèses de doctorat dans un certain nombre de laboratoires de l’université », explique Christian Guellerin. Un début, car le rapprochement sera aussi physique, au sein du Quartier de la Création sur l’île de Nantes qui rassemblera en 2018 l’École de design Nantes Atlantique, l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes, l’École supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole et le Pôle dédié aux cultures numériques de l’Université de Nantes (avec notamment un Master « Cultures numériques »).

Et à l’horizon 2022, c’est une équipe de recherche commune sur les « Sciences du Design » et leurs applications qui est prévue. Elle travaillera sur les thématiques de la culture numérique, de la santé, de l’industrie du futur mais aussi de la ville et de l’évolution de l’alimentation. Sachant que l’université est déjà partie prenante dans la nouvelle chaire « Environnements connectés », créée par l’Ecole avec Banque Populaire Atlantique-LIPPI. Autant d’opportunités pour les étudiants de l’université de placer une réflexion sur les usages, propre au design, au cœur de leur formation.

Auteure : Aurélie BARBAUX pour L’Usine Nouvelle

Pertinence et intérêt de l’article selon designer.s !

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