« Que peuvent les artistes, l’art et la création pour accompagner la réflexion des organisations et des entreprises dans le monde qui vient ? ». C’est la question posée par le Centre Pompidou qui y répond en lançant « l’Ecole Pro, l’art d’inventer l’avenir ». Une initiative mêlant art et monde de l’entreprise, plaçant l’artiste comme inspiration essentielle pour le professionnel de tout secteur.
Le monde de l’entreprise et ses mutations, un sujet qui s’inscrit dans une société aux codes mouvants, dont les dirigeants de tous secteurs tentent de déchiffrer les changements de leur stratégie. Management, créativité, espaces de travail, techniques de production, expériences client, usages, coutumes et communication interne et externe : le monde de l’entreprise s’adapte et se transforme au fil des tendances sociétales et des avancées technologiques qui l’entourent et parfois même le dépassent. Pour les dirigeants comme pour les employés de tout âge et de tout secteur, la question de l’épanouissement en entreprise grâce à son adaptation à ses employés en favorisant leur curiosité, leur agilité et leur relationnel passeraient-ils par l’art ? Oui, et le Centre Pompidou nous le démontre.
Le Centre Pompidou s’investit pour un nouveau monde pro
Établissement pluridisciplinaire possédant l’une des plus importantes collection s au monde d’art moderne et contemporain (plus de 120 000 oeuvres), franchement investit en matière de médiation auprès d’un public allant du millennials à la génération silver, le Centre Pompidou développe aujourd’hui son action auprès du monde professionnel en lançant L’école Pro. « Et si nous mettions à la disposition des entreprises nos ressources pour construire avec elles des projets pour que se diffuse une nouvelle culture où se mélangent le rationnel et l’artistique ? », questionne Serge Lasvignes, son président.
Pourquoi ? Parce qu’il lui semble essentiel qu’un dialogue entre artistes et entreprises doit s’établir pour mieux appréhender les transformations sociétales et réinventer le monde professionnel. « Je constate en m’intéressant aux entreprises que l’organisation de la production prend une importance relative par rapport à l’adaptation, l’agilité. Ce n’est plus le produit qui compte désormais mais sa perception et l’expérience usager. Il faut un esprit créatif. S’inspirer des artistes apparaît alors évident », poursuit-il. Pas d’alerte, on ne parle pas ici d’ouvrir ses chakras à l’art abstrait ou de se « faire une expo » pour prendre l’air, mais plutôt de parler concret, pragmatique et solutions.
Ateliers singuliers pour réponses singulières
L’idée est simple : que l’art puisse servir de ferment à la modernisation de la société. Comment ? En accompagnant les professionnels dans le développement de leur savoir-faire et de leur savoir-être personnel et collectif en proposant des ateliers au cœur des collections du musée et en faisant intervenir des experts du monde de l’art et de l’entreprise. S’autoriser plus de créativité, développer sa curiosité, découvrir de nouvelles facettes de soi, décrypter la complexité des mutations actuelles, expérimenter et dialoguer : le programme de l’Ecole Pro replace l’humain au coeur des préoccupations et l’accompagne via un format de groupe pédagogique et interactif.
Composé de 10 à 20 personnes, chaque groupe se voit attribuer un parcours personnalisé en fonction de son domaine d’activité et d’une problématique définie par le dirigeant d’entreprise en collaboration avec les partenaires du Centre Pompidou (des grandes écoles comme Sciences-Po, l’ENSCI, l’ESCP chercheurs, historiens, artistes). Découvertes d’œuvres en lien avec l’activité professionnelle du groupe, discussions sous forme de master class, co-création en ateliers où geste et matière développent agilité et processus créatif, enfin appropriation individuelle et collective de ces enseignements via une synthèse de clôture d’expérience.
3-8 : repenser nos espaces pour repenser nos pratiques
Et pour une scénographie digne de l’ambition de modernisation des pratiques entrepreneuriales, le Centre Pompidou a confié à l’artiste-architecte suisse, Leopold Banchini, la conception d’une œuvre originale pour accueillir les activités. Intitulée « 3-8 » en référence au système d’organisation des horaires de travail, son oeuvre est une sorte de salle de formation polyvalente permettant de vivre pleinement l’expérience de la création contemporaine. Cette pièce accueillant jusqu’à 20 personnes se transforme indéfiniment et s’adapte à des usages en constante évolution.
Cuisine, amphithéâtre, canapés, jardin, tables : cet « espace-œuvre » d’environ 25m2 évolue grâce à des trappes dans son sol. Hors utilisation pour les formations, elle devient une véritable œuvre au sein de la collection design du musée ouverte au public. Un travail que l’architecte a conçu et réalisé en à peine 3mois, en collaboration avec la designeuse, Laure Jaffuel. Chapeau bas donc à ces artistes pour cette oeuvre dont on a aura tous du mal à définir les contours, y comprit Serges Lasvignes : « cette salle ce n’est pas une salle de formation mais plutôt une salle qui a été pensée pour penser autrement. Un lieu intermédiaire ou l’on ne sait pas vraiment si l’on fait de l’art ou de la formation ».
Fédérer ses troupes
Aux entreprises donc de prendre part au mouvement en proposant à leurs employés ce type d’expérience éligible à la formation professionnelle continue et référençable dans Datadock. Du luxe au design en passant par le digital, la danse, les innovations sociales, la littérature, la musique, la communication, l’entrepreneuriat et bien d’autres domaines, L’école Pro s’ouvre à tous avec une seule et même ambtion : la démocratisation de l’art. Nous avons testé et approuvé. A vous de jouer !
Auteure : Camille LINGRE pour INfluencia
Pertinence et intérêt de l’article selon designer.s !
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(i) . Informatif