Revue de presse » French Fab, le récit entrepreneurial qui manque aux entreprises industrielles innovantes françaises !

French Fab, le récit entrepreneurial qui manque aux entreprises industrielles innovantes françaises !

Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, la banque publique d’investissement, appelle avec le METI à la création d’un nouveau réseau, s’inspirant de la French Tech, la French Fab.

Depuis quelque temps nous nous disons que l’industrie française est en déficit d’incarnation, mangée d’un côté par la lumière que dégage la French Tech, et de l’autre par l’ombre engendrée par les débats routiniers sur la désindustrialisation de la France.

La vérité des faits est pourtant différente : l’industrie française est vivace, présente sur tout le territoire, innovante, exportatrice. Elle a de surcroît retrouvé ses niveaux de marge de 2007. Quantité d’entrepreneurs se sentent donc orphelins de représentation et en manque de considération de la part de la collectivité nationale.

Après la French Tech, la French Fab

Par comparaison, l’industrie allemande s’incarne dans le Mittelstand, qui exprime à la fois une réalité d’organisation économique et des valeurs fondamentales. Le Mittelstand lui-même produit son propre « grand récit » et cette Industrie 4.0. Cet équipement symbolique est hautement mobilisateur pour les entreprises allemandes, producteur de fierté et de confiance en soi. Derrière le couple Mittelstand-Industrie 4.0, c’est tout un projet politique qui se déploie.

C’est de cela dont manque l’industrie francaise et dont manquait l’écosystème de la Tech française avant le lancement du mouvement la French Tech. Or ce dernier exemple montre qu’avec un peu de détermination, on peut en quelques années installer une identité collective rapidement autoportante, productrice d’énergie, de reconnaissance, de fierté et de réassurance autour de la culture du progrès.

Nous proposons, avec nos amis du METI, de répliquer le succès de la French Tech en créant une marque communautaire? pour l’industrie française, valable pour la PME comme pour les grands groupes, qui jouerait sur la fierté d’appartenir à l’école des ingénieurs français et qui porterait la vision de l’Usine du futur « à la française » basée sur les objets connectés, la digitalisation, le Big data, le design. Ce sera la French Fab.

Dans le même temps, les industries créatives (luxe, musique, publicité, design etc.) sont d’ores et déjà incarnées dans l’expression la French Touch.

Bpifrance et ses partenaires proposent de structurer la population des entrepreneurs français en trois « tribus » interconnectées : la French Tech, la French Fab, la French Touch. Ultérieurement on pourra s’interroger sur une marque communautaire pour les services mais, il y a moins urgence.

Pourquoi une marque communautaire et tribale ? Car le coeur du sujet de l’entrepreneur de l’industrie française est son isolement, le manque de reconnaissance, le déficit de réputation collective, la faiblesse du goodwill qui? lui est attribuée. Ce déficit symbolique est un grand gâchis en création de valeur, car sans réputation, sans capacité à attirer le regard, tout devient plus difficile, tout est frottement : plus grande est la dépense d’énergie pour convaincre ses clients, recruter les meilleurs profils, intéresser la presse. L’industrie française est une puissance non révélée car sans actif de marque. La French Fab peut être cette marque.

Un Mittelstand français pour porter l’industrie du futur

Enfin, toute marque a un contenu et se nourrit de preuves et de projets. L’usine du futur est le grand contenu mobilisateur de La French Fab comme Industrie 4.0 l’est pour le Mittelstand. Chez notre voisin, Industrie 4.0 n’a de sens que parce qu’il y a une communauté humaine pour le porter, le Mittelstand.

En France, l’Usine du futur a tout autant besoin d’être portée par une foule fière de son identité et c’est ce que nous proposons d’appeler La French Fab. Elle se décline dans le rassemblement du Bpifrance Innovation Generation (le BIG) cette semaine avec 30000 entrepreneurs à Bercy et bientôt dans de multiples événements, selon la méthode déjà bien éprouvée qui a fait le succès de La French Tech.

Source : L’Usine Nouvelle

Vignette de l’article : Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance © Guittet Pascal

+CRSD+