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Le think tank de la SNCF a livré sa moisson d’idées sur la mobilité augmentée

La première session du think tank de la SNCF dédié au design d’usage a permis de réfléchir sur trois services destinés à améliorer et enrichir le voyage. Si la compagnie s’est appuyée sur les contributions de ses clients, elle mise également sur des experts et des entreprises partenaires pour faire de la prospective.

A quoi ressemblera la mobilité en 2035 ? Le think tank de la SNCF dédié au design d’usage a livré une moisson d’idées. La première session de six mois était consacrée à « la mobilité augmentée », c’est-à-dire à toute solution qui peut améliorer le voyage en le simplifiant ou en l’enrichissant.

Ce brainstorming au sein du Design Tank a permis d’interroger des experts, des entreprises partenaires, des collaborateurs de la SNCF et surtout des clients sur les services qui pourraient être utiles pour les voyageurs. Le transporteur a notamment reçu 540 contributions en un peu plus d’un mois, le groupe a sélectionné trois usages qui répondent à trois attentes :
– comment trouver sa place dans le train plus facilement ?
– comment faire de son voyage une occasion d’échange ?
– comment se libérer de ses bagages en toute sécurité ?

Améliorer la gestion des flux

La premier usage répond à deux problématiques : la première concerne les personnes qui n’ont pas l’habitude de prendre le train et qui demandent à être guidées de l’entrée de la gare jusqu’à leur place réservée. La solution trouvée est assez simple : géolocalisé avec son smartphone, le voyageur est guidé avec une Appli mobile SNCF. Gares & Connexions a d’ores et déjà entamé un travail de cartographie des gares depuis plusieurs mois. Reste à ajouter le schéma des trains qui est variable. La SNCF estime que ce service peut être opérationnel en douze mois.

La seconde problématique concerne les usagers des trains du quotidien qui souhaitent connaître les voitures où se trouvent des places assises. Dans ce cas, la solution consisterait à créer un marquage lumineux situé en hauteur des quais, de couleur verte lorsque qu’il y a des places libres dans tel wagon ; de couleur rouge lorsque tel autre est plein.

La SNCF dit être en discussion avec SNCF Transilien et Gares & Connexions. Une quinzaine de gares en Île-de-France seraient susceptibles de bénéficier de ce service. La SNCF dispose d’ores et déjà de données prédictives pour connaître le taux de remplissage de chaque voiture. A terme, elle compte exploiter les capteurs installés dans les nouvelles rames pour en déduire le nombre de personnes dans chaque wagon. La SNCF espère mettre en place cette solution dans 2-3 ans après un test en conditions réelles de 9 mois.

Créer une communauté d’entraide

Des voyageurs sont en demande d’échanges pendant leur voyage. Ou plus exactement d’entraide. Cet usage a surpris la SNCF, mais répond à l’évidence à un besoin. Là encore, il suffirait de prévoir un bouton sur l’Appli SNCF où sont enregistrés ses billets pour demander de l’aide à cette communauté éphémère qui se trouve dans le même train.

Plusieurs types d’entraide sont envisageables : effectuer un trajet porte-à-porte (partage de taxis ou de voiture, par exemple) ; donner coup de main pour monter un bagage ; donner ou prêter d’objets (comme une recharge de smartphone, par exemple) ou encore faire de la garde d’enfant pendant une partie du voyage.

Il existe déjà plusieurs sites de ce type. La SNCF s’est donc rapprochée de Welp qui est une start-up déjà suivie par le transporteur. La SNCF annonce qu’elle lancera cette communauté d’entraide avant la fin de l’année 2016.

Garantir une sécurisation des bagages

Troisième usage identifié, la sécurisation des bagages. Il est apparu dans les contributions que les voyageurs ne sont pas tranquilles lorsqu’ils n’ont pas leurs affaires à côté d’eux. Les équipes de la SNCF sont encore phase de réflexion pour trouver la solution adéquate. A ce stade, il est question de la création d’étiquettes connectées à apposer sur les bagages qui permettraient à un voyageur de savoir à tout moment où se trouvent ses affaires.

La SNCF s’est ainsi rapprochée d’un spécialiste de l’internet des objets, Sigfox, avec laquelle elle travaille déjà. Un service qui pourrait avoir d’autres applications pour ne perdre son enfant ou son animal domestique. Reste à mettre au point un service qui pourrait être proposé à « un prix raisonnable » à ces voyageurs stressés par la perte de leurs bagages.

Des objectifs à 2035

Les ambitions de la SNCF pour ce think tank, lancé seulement en janvier 2016, sont élevées. « L’objectif est d’étudier, d’analyser et de comprendre l’évolution des mobilités d’aujourd’hui et de demain », a résumé Christophe Fanichet, directeur de la communication et de l’information à la SNCF lors de la conférence de presse. Pour cela, le groupe s’est appuyé sur un étude réalisée par le cabinet de prospective Chronos qui a dégagé dix facteurs-clés qui impactent la mobilité.

La SNCF a également travaillé avec l’agence de design Saguez and Patners, et collecté les contributions d’une trentaine d’experts et d’entreprises partenaires comme Samsonite, Nespresso ou encore Decathlon qui ont challengé les solutions proposées.

Des défis d’autant plus grands que le transporteur ne compte pas se limiter aux trains et s’est donné pour but de devenir « le leader mondial de toutes les mobilités ». Ainsi, la SNCF lance d’ores et déjà la deuxième session de son think tank. La thématique choisie : « mobilités et civilités », et non « incivilités » comme l’a souligné Christophe Fanichet. Ou comment « changer notre façon de bouger et de mieux vivre les espaces de voyages ». Rendez-vous dans six mois pour la deuxième moisson d’usages et de services.

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La mobilité augmentée en 2035, tendances et nouveaux usages

La démarche prospective de Chronos a permis de dégager trois grands axes de travail qui résonnent comme autant de défis pour l’entreprise :

Axe 1 – En 2035, SNCF est intégrateur de mobilité désirable et durable en facilitant l’accès aux services de mobilités décarbonés et en renforçant l’accessibilité des ressources de proximité.
Si aujourd’hui les usagers de la SNCF prennent le train faute d’alternatives, « il s’agit de faire en sorte que demain nos clients choisissent de prendre le train, » a expliqué Béatrice Chavanel, directrice de la marque à la SNCF.

Axe 2 – En 2035, SNCF accompagne le quotidien des individus au-delà du voyage, en réinventant les lieux de mobilité et en investissant dans de métier du conseil humain et numérique auprès de ses clients.
« Demain, le personnel de contact va pouvoir délivrer un service personnalisé. Cela implique de mieux connaître nos clients », a souligné Béatrice Chavanel.

Axe 3 – En 2035, SNCF facilite les flux grâce à son expertise data, en investissant la logistique inversée et hybride et en mettant l’anticipation au cœur de ses démarches.
Il s’agit de répondre aux besoins en temps réel, d’être plus agile et réactif, en particulier dans le secteur des marchandises et de la logistique.

Author : Florence GUERNALEC pour MobiliCités

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