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*** Quand le travail inspire le design

Les mutations du travail sont au cœur de la réflexion de la 10e Biennale du design de Saint-Étienne.

On aurait tout aussi bien pu titrer « Quand le design agit sur le travail », tant les deux univers s’interpellent l’un l’autre, particulièrement dans la période de mutations que nous traversons. C’est précisément le thème que la Biennale internationale du design de Saint-Étienne s’est donné cette année, intitulé : « Working Promesse ». Situé dans la Cité du design, qui s’est elle-même installée en lieu et place de l’ancienne Manufacture d’armes, l’événement scrute les changements à l’œuvre.

En forme d’introduction, « Panorama des mutations » recense les questionnements générés par la mobilité, l’invasion du virtuel, mais aussi la nouvelle économie du partage transformant de fait les rythmes, les postures des travailleurs comme l’architecture du bureau. Parallèlement, le design lui aussi mute.

Du design d’objet, la discipline est désormais aussi sollicitée par les entreprises comme un outil de conception, social et politique : comment améliorer physiquement la vie des salariés pour, à terme, gagner en productivité ? Comment mettre de l’ordre et de la rationalité dans la surabondance d’objets à disposition des métiers ? Comment accompagner ou infléchir les nouvelles formes de collaboration entre employés et employeurs ou entre coworkers ?

Saint-Étienne, ville amoureuse du design

Ces tâches désormais attribuées au designer sont parfaitement inventoriées dans l’espace « Design matrice ». Cette exposition est d’ailleurs l’un des rares espaces où le visiteur aura l’occasion de découvrir l’aboutissement concret de ces recherches, à travers des objets, de la raquette de ping-pong ergonomique au bloc cuisine mobile.

Si, de fait, le caractère un peu trop conceptuel – malgré quelques pointes d’humour çà et là – de cette 10e édition de la biennale risque de déconcerter, celle-ci reste néanmoins une occasion unique pour la ville d’afficher son amour et son savoir-faire en matière de design. Ainsi, partout peut-on constater ses réalisations et expérimentations en matière de mobilier urbain, ses efforts pour se rapprocher de la réalité du travail, ses réponses apportées aux nouveaux besoins des usagers.

L’événement est également une aubaine inestimable pour découvrir les lieux de culture et les musées dans et hors les murs qui ont tous joué le jeu du thème avec bonheur. Impossible de citer les 120 installations, expositions, performances… mais on goûtera particulièrement celles du Musée de la mine à Saint-Étienne ou encore celles du site Le Corbusier à Firminy qui a subtilement su interpréter le travail à travers la notion de geste.

Auteure : Laure Bazantay pour La Croix

Vignette de l’article : Dans l’espace « Extravaillance », ces sièges inclinés à 127°, imaginés par un collectif d’auteurs de science-fiction, sont censés favoriser l’ouverture d’esprit. Au fond, ils font face à des écrans diffusant des messages supposés relaxants. / P. Grasset

Pertinence et intérêt de l’article selon designer.s !

***** Exceptionnel, pépite
**** Très intéressant et/ou focus
*** Intéressant
** Faible, approximatif
* Mauvais, très critiquable